La notion de harcèlement est une notion à géométrie variable.
Une des définitions pourrait être selon "le Robert" : soumettre sans répit à de petites attaques répétées.
Selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT-1998) : « La personne qui se comporte de cette façon cherche à rabaisser l’autre en utilisant des moyens vindicatifs, cruels, malicieux ou humiliants à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de travailleurs Le harcèlement moral se produit lorsque plusieurs personnes s’allient pour persécuter tel ou tel collègue par un harcèlement psychologique qui peut prendre les formes suivantes :
- Faire constamment des remarques négatives sur cette personne ou la critiquer sans arrêt,
- L'isoler en la laissant sans contact social et médire ou diffuser de fausses informations sur elle.
Plusieurs axes peuvent être envisagés
Ils correspondent à différents types de harcèlement qui peuvent se recouvrir. Tout n'est toujours pas blanc ou noir. Des mêmes comportements hostiles peuvent être ressentis de manières différentes.
Le harcèlement moral est une notion très relative : elle dépend de la notion de bien et de mal, de ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, de ce qu’on estime acceptable dans notre société et ce qu’on refuse. Puisque l'on parle de "notre société", cela dépend évidemment des époques et de la société dans laquelle nous vivons. Certains comportements peuvent être jugés comme scandaleux dans certaines sociétés et normaux dans d'autres.
Le mobbing (to mob : houspiller, malmener, attaquer, houspiller, malmener, assiéger / the Mob : mafia / the mob : la foule, la meute) est plus souvent un phénomène de groupe. Il concerne des agissements hostiles fréquents et répétés sur le lieu de travail, visant systématiquement la même personne (Leyman, 1993)
Le bullying (to bully : brutaliser, rudoyer / a bully : personne brutale et tyrannique, qui s’attaque aux faibles) ne concernait pas au départ le monde du travail, mais les humiliations, les brimades ou les menaces que certains enfants ou groupes d’enfants font subir à d’autres enfants. Largement utilisé dans le monde anglo-saxon, le Québec lui préfère le terme de harcèlement psychologique. Il s'agit de l'acceptation plus large que le mobbing, en ce qu’il couvre des comportements qui vont des moqueries, mises à l’écart, jusqu’à des abus à connotation sexuelle ou des agressions physiques. Le bullying proviendrait majoritairement de supérieurs hiérarchiques, alors que le mobbing serait beaucoup plus un phénomène de groupe.
Le harassement : attaques répétées et opiniâtres d’une personne sur une autre, pour la tourmenter, la miner, la frustrer, la provoquer (Caroll Brodsky, 1996) avec des effets destructeurs sur la santé.
Les whistelblowers (lanceurs d'alerte) sont ceux qui tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent les dysfonctionnements d’un système. Deviennent victimes de représailles (harcèlement moral) dans le but de les faire taire.
Le harcèlement moral est une violence à petites touches, qui ne se repère pas, mais qui est pourtant très destructrice. Chaque attaque prise séparément n’est pas vraiment grave, c’est l’effet cumulatif des microtraumatismes fréquents et répétés qui constitue l’agression. Pour M.F. Hirigoyen : « le harcèlement moral au travail se définit comme toute conduite abusive (geste, parole, comportement, attitude…) qui porte atteinte par sa répétition ou sa systématisation, à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne, mettant au péril son emploi, ou dégradant le climat de travail. »
Dans nos prochains articles, nous mettrons en évidence les personnes ciblées, une étude sur les causes de ce harcèlement, l'impact sur la santé mais aussi un article sur la motivation des harceleurs.